L'année 2011 a vu des révolutions démocratiques qui ont fait tomber des dictateurs comme en Egypte et en Tunisie. Cette traînée de poudre révolutionnaire s'est répandue jusqu'à faire chuter des régimes autoritaires.
Un mouvement masif
Les indignés virent le jour à la suite des printemps du Maghreb et du Moyen Orient, dans un élan de revendications révolutionnaires. Le mouvement s'est développé grâce à internet. La toile du réseau est mondiale et permet de faire partager les expériences de luttes, les formes d'organisation. L'image des violences commises par la police et l'armée sur les peuples illustre la répression qui est forte pour ceux qui refusent de céder aux pouvoirs en place. Les indignés sont regroupés dans des démocraties occidentales. Le droit d'expression y est toléré mais le rassemblement ne l'est que sur autorisation des autorités légales. C'est sur ces bases que le mouvement des indignés a pris racine. Il met en avant que le partage des richesses n'existe dans aucun pays, que nulle part les politiques n'agissent pour le peuple et que les financiers détiennent l'économie. les indignés sont là pour dénoncer le système et ils sont soutenus par la majorité de la population. Ils revendiquent que le pouvoir soit remis aux peuples, où chaque citoyen prendrait une part active dans la vie de la cité. Lors des rassemblements, des journées de mobilisation internationale d'indignés, comme le 14 janvier, on y teste la vraie démocratie sous forme d'assemblées populaires. Des revendications sont mises en avant telles que créer une assemblée constituante afin de changer la république pour y permettre une démocratie directe. D'une même manière, des pôles financiers mondiaux sont squattés avec le mot d'ordre "occupy" (en exemple des luttes menées sur la place Tahrir et la place Kasbah), par des campements de fortune pour dénoncer les inégalités et la misère. Les indignés se présentent comme les représentants des 99 %, venant de diverses couches sociales, symbolisant la classe des travailleurs.
Aspect du mouvement
Leur socle commun d'organisation mondiale sont les lois "universelles" pour donner la justice à tous les citoyens. L'objectif, plein d'illusions, est de faire respecter les chartes signées par toutes les nations, que ce soient les droits de l'homme, l'égalité hommes-femmes ainsi que tous les textes qui obligent les Etats à protéger l'intégrité physique et morale de tous et toutes. Chacun est libre de prendre part à l'organisation, de s'y investir en proposant des actions, des réflexions collectives ou personnelles pour faire avancer le mouvement.
Nos propositions marxistes révolutionnaires semblent pouvoir être écoutées, mais le mouvement des indignés n'est pas seulement composé de jeunes en galère, de précaires, de chômeurs, d'opprimés, de vieux dans la misère, il est aussi le lieu d'expression d'une classe de gens aisés qui se battent pour leurs intérêts personnels.
La crise mondiale affecte tous les pays du globe, détruisant de nombreux emplois, et rabaissant le niveau de vie de la classe moyenne qui voit son pouvoir d'achat baisser. La lutte contre le capitalisme est, parfois, représentée comme un risque par les indignés de la classe moyenne et vu qu'ils sont majoritaires à la tête du mouvement, ils préfèrent s'accrocher à ce qu'ils possèdent, tout en espérant être écoutés lorsqu'ils parlent de la régulation des marchés financiers. Pour de nombreux indignés, il semblerait plus juste de créer une solidarité entre les classes, que de lutter pour la suppression des classes sociales, car cela les obligerait à lâcher leur statut de privilégié.
Limites
Le caractère de masse du mouvement des indignés indique que nous sommes entrés dans un période de lutte qui cherche des formes plus directes que les journées d'action isolées appelées par les directions syndicales dans la plupart des pays. Il est le produit d'une réaction de masse contre les politiques d'austérité qui veulent nous faire payer la crise. Mais le mouvement ne s'est pas suffisament tourné vers la classe qui peut réellement renverser le capitalisme : la classe ouvrière.
Mis à part les Etats-Unis où les syndicats ont apporté une aide importante au mouvement des "occupy", les syndicats en Europe n'ont pas cherché à entrer en discussion avec les indignés. La volonté de se déclarer apolitique voire anti-politique, largement compréhensible puisqu'il s'agit d'une réaction de rejet des partis dominants et corrompus, est néanmoins un obstacle pour réellement contester le pouvoir des classes dirigeantes.
Cela demandera encore des discussions, mais il est clair que pour aller de l'avant, ce mouvement devra au contraire mettre en débat la nécessité d'un nouveau parti qui défende réellement les intérêts des travailleurs, des jeunes et de tous les opprimés.
Mat J et Al