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Présentation

  • : Gauche Révolutionnaire Drôme Ardèche, section française du Comité pour une Internationale Ouvrière
  • : "Pour une société démocratique socialiste" La Gauche Révolutionnaire lutte pour un monde débarrassé de la misère et de l'exploitation. Un monde où l'économie sera organisée démocratiquement par les travailleurs eux-mêmes pour satisfaire les besoins de tous. Pour cela, il faut en finir avec le capitalisme et sa loi du profit. C'est par le socialisme, par une Révolution, par la planification démocratique de l'économie que pourra commencer à se mettre en place une société démocratique socialiste
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Citation

« Le prolétariat se servira de sa suprématie politique pour arracher petit à petit tout le capital à la bourgeoisie, pour centraliser tous les instruments de production entre les mains de l’Etat, c’est-à-dire du prolétariat organisé en classe dominante, et pour augmenter au plus vite la quantité des forces productives. [...] les antagonismes des classes une fois disparus dans le cours du développement, toute la production étant concentrée dans les mains des individus associés, alors le pouvoir public perd son caractère politique. Le pouvoir politique, à proprement parler, est le pouvoir organisé d’une classe pour l’oppression d’une autre. Si le prolétariat, dans sa lutte contre la bourgeoisie, se constitue forcément en classe, s’il s’érige par une révolution en classe dominante et, comme classe dominante, détruit par la violence l’ancien régime de production, il détruit, en même temps que ce régime de production, les conditions de l’antagonisme des classes, il détruit les classes en général et, par là même, sa propre domination comme classe.

A la place de l’ancienne société bourgeoise, avec ses classes et ses antagonismes de classes, surgit une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous. »

marxMarx / Engels
Manifeste du parti communiste
1847
4 décembre 2010 6 04 /12 /décembre /2010 15:04
En quoi les idées de Léon Trotski sont toujours utiles aujourd’hui ?
     Le 21 août 1940 mourait Trotski, assassiné par un agent de Staline, Mercader. Cet assassinat venait clore tragiquement une vie entièrement consacrée au triomphe de la révolution socialiste et du renversement du capitalisme par les travailleurs.
     En ordonnant cela, Staline et ses alliés voulaient frapper un coup décisif au seul courant qui défendait une politique réellement marxiste, alternative à la monstruosité de la bureaucratie stalinienne. Sachant sa fin proche, Trotski travaillait alors à une biographie de Staline qui montrait l’absence de rôle réel de ce dernier lors de la Révolution russe et sa rupture d’avec le marxisme et le parti Bolchevique. Aujourd’hui encore, Trotski et le trotskisme montrent qu’il n’y a pas de filiation directe entre la Révolution russe et le stalinisme mais bien une rupture.

Qu’est-ce que le trotskisme ?

     C’est en 1897, à 19 ans, que Trotski va s’engager dans la voie militante et devenir marxiste. Déployant une activité très intense, il animera un groupe de travailleurs dans le sud de l’Ukraine. Arrêté puis déporté en Sibérie, il réussit à s’enfuir et part en Europe où il rencontra Lénine. Lors du congrès de 1902, il occupa une position intermédiaire entre les bolcheviques et les mencheviques, reprochant le caractère trop fermé du parti du côté des bolcheviques (position qui évoluera après 1905 mais que Trotski mit du temps à voir).
     En 1905, suite à la défaite de la Russie dans sa guerre contre le Japon, la révolution éclate. Durant celle-ci, les 1ers Soviets (conseils ouvriers) apparaissent. Ces organismes démocratiques organisent non seulement la grève mais peu à peu la vie de quartiers ou d’entreprises. Trotski comprend que ces organes sont l’embryon du futur pouvoir des travailleurs. Il est porté à tête de celui de Saint-Pétersbourg, et il sera ainsi le principal dirigeant de la révolution de 1905.
     L’autre question importante que Trotski avait comprise en poussant au plus loin l’analyse de l’économie mondiale, de l’impérialisme et de la situation d’un pays attardé comme la Russie (encore féodale à l’époque mais dotée de grandes concentrations ouvrières), c’est celle qu’il a résumé sous le terme de «Révolution permanente». En résumé : les aspects démocratiques de la révolution (libertés individuelles, réforme agraire…) propres aux révolutions du 19ème siècle se combineraient très vite avec les aspects socialistes (expropriation des capitalistes, pouvoir des travailleurs). La raison en était la domination du capitalisme russe par l’impérialisme français et anglais, et donc la faiblesse de la bourgeoisie russe, ne disposant pas d’implantation réelle dans la société et donc incapable de prendre le pouvoir. Cette théorie, partiellement confirmée par la révolution de 1905 le sera complètement lors de la révolution de 1917. Elle l’est également, de manière moins nette, par les révolutions et situations révolutionnaires qui ont émaillé le 20ème siècle.
     C’est cette adéquation entre les moyens et les objectifs qui forme le socle de ce qu’on appelle le Trotskisme et qui s’oppose complètement à l’aberration stalinienne du socialisme dans un seul pays.

1917

     Lorsque la révolution éclate en 1917, Trotski est encore en exil. Il est même interné dans un camp par les Anglais, qui voient d’un très mauvais œil le retour des révolutionnaires, marxistes ou non, en Russie pourtant alliée de l’Angleterre dans la 1ère guerre mondiale. La Russie devient alors le pays le plus démocratique au monde. Mais en lien avec les aristocrates russes et l’impérialisme français et anglais, les gouvernements successifs, avec de plus en plus de ministres «socialistes»,  refusent de prendre des mesures telles qu’une réforme agraire, l’arrêt de la guerre ou la journée de travail de 8 h.
     Les Soviets reconstitués deviennent de plus en plus des organismes de pouvoir. Lénine, sans afficher clairement son ralliement à la théorie de la révolution permanente, va dans ce sens et pousse le parti bolchevique à adopter des mots d’ordre en faveur d’un pouvoir des soviets. Toute une partie de la direction du parti, dont Staline, s’apprêtait à apporter un soutien au gouvernement provisoire. Devant une telle communauté de vue, le groupe de Trotski et le parti bolchevique fusionnèrent en juin 17.
     Lors de la tentative de coup d’Etat du général Kornilov (ou du président du gouvernement provisoire Kerenski), les bolcheviques joueront un rôle central dans la défense de la Révolution. Trotski se retrouve de nouveau à diriger le soviet de Saint-Pétersbourg et l’insurrection d’Octobre 1917. Par la suite, en fondant l’Armée Rouge il contribuera largement à empêcher l’écrasement de la révolution et le retour des aristocrates et d’une dictature militaire.

Combat contre le stalinisme

     L’isolement, les horreurs de la guerre civile et l’épuisement de la Russie avaient affaibli la classe ouvrière. Une couche a pu se former, dont Staline prit la tête, la bureaucratie. Celle-ci ne cherchait pas à restaurer le capitalisme mais tirait profit de sa position au sein de l’Etat ouvrier soviétique. Très vite, Trotski tenta d’organiser, avec Lénine, le combat contre Staline et ses partisans par une bataille pour re-démocratiser le parti et les Soviets. Pour Staline, Trotski était un ennemi très dangereux mais difficilement attaquable du fait de son rôle dans la révolution. A force de manœuvres, et par manque de combativité réelle de certains dirigeants qui se lièrent parfois au combat des «trotskistes», les staliniens gagnèrent. Mais Trotski et ses partisans continuèrent le combat en défense de la révolution d’Octobre et de ses acquis et pour la victoire de la révolution dans d’autres pays, clef pour sortir la Russie soviétique de son isolement.
     C’est ainsi que Trotski analysera le premier le danger mortel du fascisme là où les staliniens ne voyaient qu’un phénomène passager. Sans relâche, Trotski et les siens essayèrent de proposer une véritable orientation marxiste pour les masses au lieu des zigzags des staliniens.
     Pour Trotski, dès 1934, la conjonction de la crise depuis 1929 et la victoire du nazisme ne pouvaient signifier qu’une marche vers une nouvelle guerre mondiale, alors que Staline et les siens pronostiquaient un écroulement définitif du capitalisme et pensaient une coexistence pacifique possible avec les bourgeoisie d’Europe occidentale puis, revirement en 1939, avec les nazis. L’analyse de Trotski sur la nature de la bureaucratie est toujours d’actualité : une couche qui repose sur la classe ouvrière et qui a besoin d’elle tout en profitant d’elle.

Derniers combats

     1936 sera une année-tournant. Les grèves de masse en France, la révolution en Espagne, auraient changé la face du monde. Trotski formula alors les premiers éléments d’un programme de transition : un programme qui fait le lien entre la nécessité de la révolution socialiste et les luttes en cours. Une sorte de déclinaison de la révolution permanente pour une période marquée par des niveaux de conscience très variés. Les staliniens, eux, défendaient une politique d’alliance avec des secteurs soi-disant progressistes de la bourgeoisie, avec les résultats qu’on connaît. Le programme de transition sera adopté définitivement en 1938 et servira de document fondateur pour la IVème Internationale.
     La bataille pour une nouvelle internationale était centrale pour Trotski depuis des années. Si la révolution russe s’était trouvée isolée, c’est parce qu’il n’y avait pas l’équivalent des bolcheviques dans d’autres pays. Si les staliniens dominaient le mouvement ouvrier mondial, c’est parce qu’il n’y avait pas de direction alternative à eux. Or, la guerre allait entraîner de nouvelles situations révolutionnaires (ce qui s’est vérifié). Il fallait donc un instrument, malgré l’isolement et la répression stalinienne, qui puisse être une alternative au stalinisme qui finira par mener à l’échec. Non seulement l’analyse s’est entièrement vérifiée, mais elle est toujours juste aujourd’hui.
     Il est impossible en un article de résumer les apports théoriques de Trotski, qui a payé de sa vie plus de 40 ans de combat pour le socialisme. Néanmoins, dans la situation actuelle où se combinent crise majeure, volonté de lutte mais frein des directions des syndicats, situations quasi révolutionnaires mais confusion politique, les idées défendues par les trotskistes sont aujourd’hui encore d’une brûlante actualité et utilité.
Alex Rouillard (l'Egalité n°145, septembre-octobre 2010)

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29 octobre 2010 5 29 /10 /octobre /2010 21:03
La grève générale à l’ordre du jour !
La taille des manifestations de septembre ne laisse aucun doute : la politique de Sarkozy est massivement rejetée et ce rejet ne se limite pas à la question des retraites. Sa réforme est un point central de sa politique mais les attaques contre les travailleurs, les jeunes, les habitants des quartiers populaires ne se limitent pas à cela. C’est contre toute une situation que se déroulent les mobilisations.

Par Alex Rouillard

L'Egalité n°145 (septembre-octobre 2010) 

 

     Dans un sondage récent cité par Le Monde, 87% des 18-24 ans et 80% des salariés sont contre la réforme. Tout le problème est de transformer ce refus en action et de savoir quelles actions sont appropriées.
     Sarkozy avait été choisi par la grande bourgeoisie pour en finir avec toute une série d’acquis sociaux, et pour faciliter les politiques patronales. Cela demandait de renforcer le caractère autoritaire du pouvoir présidentiel, une tendance qui avait déjà commencé à se dessiner au début des années 2000. D’un côté les luttes ont été de plus en réprimées, l’arrogance du gouvernement se retrouvant dans la violence de plus en plus importante de la police. Une arrogance et une violence pour proteger leurs amis patrons et grands actionnaires.
     Sarkozy et son gouvernement ont mené toute une politique en faveur des riches (bouclier fiscal, baisse de cotisations, suppression de la taxe professionnelle, de dizaines de milliers d’emplois dans la fonction publique…) qui a bien sûr participé à creuser les déficits. Et maintenant, c’est dans les poches des travailleurs que le gouvernement veut récupérer les milliards, pour renflouer un déficit qui n’est pas le notre.
     La colère qui s’est accumulée donc dépasse largement la question des retraites ou d’autres mesures isolées. Et c’est cette colère, ce rejet de toute une politique qui peut être le moteur amenant à un mouvement d’ensemble et peut être une grève générale. Une erreur serait de se limiter à la seule question du rejet de la réforme des retraites même s’il s’agit du point de départ et que c’est un  mot d’ordre fédérateur. C’est cet élément politique qui, s »il se renforce, peut devenir le moteur qui amène à une grève générale.

La nécessité de construire cette lutte d’ensemble

     Bien sûr, en France, les attaques qui vont suivre n’ont pas encore été évoquées, et le terme de «rigueur» est banni par l’ensemble des membres du gouvernement. Mais ne soyons pas dupes. Après les retraites, ce sont les attaques sur la Sécu, sur les contrats de travail, les coupes budgétaires dans les services publics, avec toujours l’augmentation du chômage et les vagues de licenciements… Ainsi, une défaite sur les retraites est inenvisageable pour le gouvernement Sarkozy car cela paralyserait tous ses sales coups à venir..
     Et c’est à l’échelle de toute l’Europe que sont lancés les plans d’austérité. Sarkozy ne peut donc reculer sans risquer de créer une situation instable dans les autres pays. Ce sont tous les gouvernements européens qui vont s’épauler les uns et les autres.
    Il faut tenir compte de ces éléments dans la construction du rapport de force. Sans un blocage important et prolongé de l’économie, le gouvernement ne cédera pas. C’est en partie aussi pour éviter cela que des partis comme le PS préfèrent dire qu’ils reviendront sur la réforme en 2012 sans donner évidemment une seule garantie. D’autres comme Attac avancent l’idée d’un référendum, autre piège quand on sait que l’ambiance parmi les travailleurs et la jeunesse est de plus en plus combative.
     L’idée d’une grève générale en France est largement marquée par mai 68 et ses 10 millions de grévistes. Il est peu probable d’assister à une situation identique. La précarité, le faible degré d’organisation des travailleurs pèsent négativement. Et à cette époque, la perspective du socialisme était largement majoritaire chez les travailleurs, comme une alternative au capitalisme qui était atteignable.
Construire la lutte actuelle comme une étape
     Les prochaines journées de mobilisation vont donner la possibilité d’être encore plus nombreux, de généraliser les mots d’ordre contre le gouvernement, les patrons, le capitalisme. Ce doit être le moment de populariser de manière concrète la nécessité d’une grève génarle sans en faire un slogan creux.
     Ce peut être l’occasion de faire des actions de masse, de blocage d’entreprises… Ce doit être aussi l’occasion de commencer à construire des comités ouverts aux travailleurs, aux jeunes, à la population pour discuter ensemble des actions et des moyens à mettre en place pour construire un mouvement d’ensemble. La nécessité d’une grève à l’échelle européenne doit également être popularisée.
     Il est possible que voyant le rapport de force encore en notre défaveur, une majorité de travailleurs ne pensent pas utile de s’épuiser dans un mouvement qui n’est pas encore assez fort pour vaincre. Même si c’était le cas, le mouvement actuel n’est qu’un début dans une situation dominée par la crise et ses conséquences et l’affaiblissement de Sarkozy. La lutte doit être un moyen de contribuer à organiser cette colère et à lui donner une perspective, même si elle est encore lointaine, celle de renverser le capitalisme, celle d’une société socialiste ou ce seront les travailleurs qui gouverneront et non ces laquais du capital.
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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 20:48
C'est maintenant,
Il faut y aller !
Construisons une grève générale pour bloquer l'économie du pays et gagner !
     Depuis le début de la crise économique en 2008, en France, comme partout en Europe, le gouvernement n’a qu’un seul objectif : faire payer la crise aux jeunes et aux travailleurs pour maintenir les profits des patrons. Ainsi Sarkozy et son gouvernement alternent lois antisociales et mesures et discours racistes. De la casse de l’éducation (100 000 postes supprimés entre 2007 et 2012), aux licenciements en passant par la privatisation de la Santé, rien ne nous est épargné. 
     En 2009, on a vu se multiplier des luttes isolées contre des licenciements, pour de meilleurs salaires ou encore pour des primes de départs plus élevés pour lors de fermetures d’entreprises ou de plans de licenciements. 
Allonger le nombre d’années de cotisation à 41,5 ans, repousser l’âge de départ à 62 ans, et l’âge pour une pension complète à 67 ans : l’attaque du régime des retraites est une des grandes réformes prévues dans le plan d’austérité de Sarkozy . Et c’est évidemment les femmes, et plus tard les jeunes, qui vont le plus subir les effets de cette réforme. Les précédentes réformes ont amené une chute générale de 20% du niveau des pensions sans parler du fait qu’en travaillant plus longtemps, l’espérance de vie des travailleurs va diminuer. En même temps, Woerth, ministre du Travail, en charge de casser les retraites, fait scandale dans l’affaire de corruption avec la patronne de l’Oréal, Bettencourt (qui détient une fortune de 22 milliards d’euro quand on sait que le déficit de la Sécurité sociale, dont la caisse des retraites fait partie, est de 25 milliards d’euros...).  La collusion ainsi révélée entre le parti présidentiel et les grandes fortunes a alimenté la colère des travailleurs et de la population contre la politique du gouvernement et contre Sarkozy en particulier.
Image
le 29 septembre grève générale européene : 10 millions de manifestants en Espagne
 

Une colère qui demande à s’exprimer dans la lutte

     Pour beaucoup, la réforme signifie une pension très réduite, et pour les jeunes, un marché du travail encore moins ouvert puisque les travailleurs partiront plus tard en retraite. Des milliards sortis de nos poches offerts en cadeaux aux riches et aux capitalistes, et un but pour eux  : avancer pas à pas vers un système de retraites privées 
     Depuis mai 2010, les journées de mobilisation réunissant les travailleurs du secteur privé comme ceux du public se sont multipliées. Le 24 juin c’est la première fois qu’un appel à la grève aussi tardif a réuni autant de travailleurs dans les rues, des millions ont manifesté exigeant que la lutte continue en septembre. Durant tous l’été, les militants ont  mobilisé de façon intensive pour le 7 septembre, la nouvelle journée de grève posée. Bien que très tôt après la rentrée on pouvait compter 2.5 millions de manifestants. Dans de nombreuses villes on n’avait pas vu un tel niveau de mobilisation depuis 1995.
     Suite à cette journée les directions syndicales, poussées par la base qui ne voulait pas en rester là, appellent à une nouvelle journée le 23 septembre. De nouveau la mobilisation est massive, on atteint les 3 millions. Les militants syndicaux et les travailleurs poussent de plus en plus leur direction à appeler à un mouvement plus fort qui s’inscrive dans la durée. Les dirigeants syndicaux ont donc été obligés d’appeler, en même temps qu’une manifestation le samedi 2 octobre, à une nouvelle journée de grève le 12. La journée de samedi loin de marquer l’essoufflement du mouvement montre une réelle colère de l’ensemble de la population. De nombreuses personnes peu habituées à battre les pavés sont sorties dans la rue ce jour là pour montrer leur colère.  Il faut continuer à élargir le mouvement, c’est par une lutte de masse qu’on gagnera.


Discours racistes, lois sécuritaires, précarité, bas salaires, licenciements, privatisations...

C’est toute la politique de Sarkozy et des capitalistes qu’il faut stopper !
Un mouvement de fond
     Certains secteurs se sont saisi de la journée du 12 octobre pour aller plus loin et tenter d’impulser une grève illimitée. C’est cela qu’il faut faire. Des appels dans ce sens se multiplient : cheminots, dockers, pétrochimie, mines, énergie… Ce sont soit plusieurs syndicats de ces secteurs, soit la CGT seule. Il y a également la multiplication d’initiatives locales ou d’entreprises, qui peuvent jouer un rôle important. L’annonce de l’appel à grève reconductible de la CGT et de SUD dans les raffineries du groupe Total a par exemple poussé la CGT du secteur pétrochimique à se prononcer elle aussi pour la grève reconductible. La ville de Marseille (et le département des Bouches du Rhône dont elle fait partie) a joué depuis le début le rôle de fer de lance, et on compte pas moins de 230 appels à la grève reconductible dans le département, depuis les travailleurs municipaux jusqu’aux marins. A Paris, plusieurs syndicats de la Poste, par exemple, ont également appelé à une grève reconductible. A Rouen, le syndicat CGT des transport en commun a déposé un préavis de grève du 12 octobre au 30 novembre.
Les retraites mais également la situation générale, aggravée par la crise
     La question retraite est l’élément unifiant mais c’est la politique globale de Sarkozy qui est contesté. Dans un sondage, 71 % répondaient qu’ils étaient contre la réforme des retraite et 74 % contre la politique de Sarkozy. Ce sentiment anti Sarkozy est très fort dans la jeunesse et de plus en plus les lycéens et les étudiants se joignent aux grèves et manifestations.
    Il y a un ras-le-bol global et de nombreux travailleurs se radicalisent. Beaucoup de luttes locales se déclenchent sur des questions de conditions de travail ou de salaires ou contre d’autres attaques du gouvernement. Les employés des deux ports pétroliers près de Marseille sont en grève depuis 15 jours contre la réforme des ports qui va conduire à une dégradation des conditions de travail, avec la perspective d’un mouvement plus long à la prochaine journée de grève touchant l’ensemble des activités portuaires. Dans de nombreux bureaux de poste, centre de tri ou de distribution postale, des grèves locales ont éclaté.
     Il reste incertain de savoir si le secteur privé est en mesure de faire une grève reconductible. Les retraites sont une question aussi importante que les conditions de travail ou les salaires. Néanmoins, les cortèges des entreprises du privé étaient en croissance le 23 septembre par rapport au 7. Et parfois, des grèves éclatent dans des entreprises où des travailleurs se mettent en grève pour la première fois. Des commerciaux d’Educatel (une entreprise donnant des cours par correspondance), par exemple, en sont à leur 42ème jour de grève. 2500 ouvriers du secteur automobile ont envahi le « Mondial de l’auto », on pouvait lire, entre autre, « Michelin champion du monde des fermetures d'usines ».
Quelles perspectives ?
     Le gouvernement n’a fait que de maigres concessions, et a annoncé refuser d’en faire plus. Certaines mères de trois enfants et certains parents d'enfants handicapés bénéficieraient d'une retraite sans décote maintenue à 65 ans. En effet, Les femmes parties en retraite dernièrement avaient toujours 5 annuités de moins que les hommes ! 5 annuités manquantes entraînent une décote de 25%  ! Sachant que le calcul de la pension est fait au prorata entre carrière réalisée et exigée et avec 2 ans de plus à faire ! Pas de doute, la réforme aggrave les conditions des femmes à l'âge de la retraite.
     Malgré la situation explosive, les perspectives restent confuses et l’absence de réelle volonté des directions syndicales de construire une véritable grève générale pèse négativement. La colère sociale, le sentiment anti-Sarkozy ont une tendance à se généraliser mais sans pour l’instant trouver de voie nette pour s'exprimer sur le terrain social et politique.  Parmi les nombreux travailleurs et travailleuses qui veulent lutter, tout le monde n'en est pas au même point de discussion sur les moyens de lutter et de gagner. Les freins bureaucratiques restent nombreux dans les syndicats même si le calendrier syndical a permis une mobilisation constante car la colère est très élevée. A chaque mobilisation, ça a répondu présent, mais il manque un plan d'action, une stratégie claire discutée entre tous ceux qui font grève et luttent pour monter d'un cran.
Ne pas rester dans son coin, généraliser la grève
     Évidemment, un recul sur ce sujet serait un signal à toute l’Europe, celle des capitalistes comme la classe ouvrière européenne, qu’une défaite européenne des politiques néolibérales est possible. La droite, qui est extrêmement divisée et craint une grève générale massive et illimitée, serre les rangs. Pour l’instant, seule une généralisation de la grève après le 12 Octobre (y compris en utilisant la nouvelle date annoncée par les syndicats d’une journée de manifestation… le samedi 16 octobre) peut permettre d’avancer. La multiplication des assemblées générales, des comités de lutte doit permettre d’aller dans ce sens et de se diriger vers les entreprises qui ne sont pas encore en grève mais qui pourraient y entrer. C’est à cela qu’il faut travailler tous ensemble : dans les entreprises, les universités, les lycées… Il faut également créer des instruments pour coordonner les luttes au niveau local et plus tard à l’échelle régionale et nationale.
     Le cœur du problème reste l’absence d’une perspective politique, d’une alternative socialiste au capitalisme et d’un parti de masse des travailleurs et des jeunes qui porte celle-ci. Le mouvement actuel pose les base d’une période sociale et politique agitée, qui va être riche de luttes, de discussions politiques sur l’alternative à Sarkozy et au capitalisme. Chaque jour nous montre un peu plus que le gouvernement travaille pour les intérêts des capitalistes. Si le mouvement continue, si la grève s'étend et se généralise, la question de virer Sarkozy et son gouvernement se posera. Pas question d'attendre 2012 et une nouvelle gauche plurielle. Nos intérêts, ceux des travailleurs, des jeunes et de la majorité de la population ne sont défendus que par nos luttes. Un gouvernement qui voudrait réellement en finir avec ces politiques devra être celui des travailleurs et de la population, issu des comités, des coordinations de nos luttes, un gouvernement des travailleurs eux mêmes et de leurs organisations syndicales et politiques, indépendant des politiques capitalistes. Un mouvement de longue durée doit permettre de débattre et de décider ensemble des pas concrets pour la lutte et aussi de la perspective de la révolution socialiste pour en finir avec le capitalisme.
     C’est pour cela que la Gauche révolutionnaire se bat, section française du Comité pour une internationale ouvrière, et courant au sein du Nouveau parti anticapitaliste (NPA). N'hésitez pas à en discuter avec nous !
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Luttons contre le FN

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"Le sens réel du mot d'ordre d'égalité ne peut résider que dans l'abolition des classes sociales" Lénine  

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  Le capitalisme est un système mondial et il doit être combattu à la même échelle. C'est pourquoi la Gauche révolutionnaire fait partie d'une organisation marxiste internationale: le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), un parti mondial actif sur tous les continents. Notre lutte en France s'inscrit dans le cadre d'une lutte des travailleurs du monde entier pour un société socialiste car si la révolution socialiste éclate sur le plan national, elle se termine sur l'arène internationale. La démocratie ouvrière et la planification socialiste de la production ne peuvent se limiter à un seul pays. C'est d'ailleurs l'isolement de la Russie soviétique qui a conduit à sa dégénérescence à partir de 1924.

     Le CIO est une organisation socialiste internationale qui comprend des sections dans quarante-cinq pays sur tous les continents.

L'histoire du CIO, Comité pour une Internationale Ouvrière