Rassemblement en mémoire de Clément Méric
lundi 10 juin à 18h
à Montélimar, devant la mairie.
Clément, jeune militant antifasciste, étudiant de 18 ans, est mort suite à son agression par un groupe d'extrême droite, les jeunesses nationalistes révolutionnaires.
Les agressions fascistes se multiplient en France contre les militants syndicalistes ou d'extrême gauche, mais aussi des agressions racistes ou homophobes...
Nous devons massivement nous mobiliser contre l'extrême droite.
Cette recrudescence se produit alors que la crise économique s’approfondit, que les discours racistes et notamment islamophobes sont légion, ou dans le sillage de mobilisations organisées par les réactionnaires comme celle contre le mariage «pour tous» homosexuel au cours de ces derniers mois. Trouvant ses aises car en même temps qu’il met tant d’énergie à faire passer cette mesure progressiste, le gouvernement applique une politique d’austérité qui frappe les travailleurs et la majorité de la population, l'extrême droite, tant celle des groupuscules violents que le FN, tente de passer à l'offensive.
Ce 5 juin, Clément Meric, un militant étudiant antifasciste, a été assassiné en pleine rue par des skinheads néo-fascistes. Il faut riposter contre cette violence néofasciste de la manière la plus appropriée : par une mobilisation de masse qui instaure une pression sur chaque tentative de l'extrême-droite d'aller de l'avant.
Clément défendait des idées antifascistes, antiracistes, contre l’homophobie, le sexisme, et c’est cela qui lui valait la haine des groupuscules nazillons. Qu’on n'aille pas nous dire que les «extrêmes se rejoignent», quand on sait qu’en face ils défendent la haine de tout ce qui n’est pas conforme à leurs idées réactionnaires. Que Le Front National n’aille pas nous faire croire qu’il prend ses distances avec ces groupes vu le nombre de fois où il a recours à eux pour organiser son service d’ordre.
Ces derniers mois ont été marqués par quelques grandes manifestations opposées au mariage homosexuel. La droite réactionnaire a pu à cette occasion clairement démontrer qu'elle demeure toujours une force mobilisatrice tandis que l'ampleur de ces événements a renforcé la confiance de l'extrême-droite. Par ailleurs, le Front national de Marine Le Pen a pu jouer sur le mécontentement croissant éprouvé dans la population face aux politiques antisociales désastreuses de François Hollande au cours de toute l'année dernière, sur fond de perspectives économiques peu réjouissantes.
Des groupes d'extrême-droite violents se sont senti encouragés par ces développements, et certains militants néofascistes ont été plus audacieux. Le principal accusé de ce crime est connu en tant que membre des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires (JNR), une organisation dirigée par Serge Ayoub, individu qui est bien connu pour avoir par le passé organisé de nombreuses actions coup-de-poing contre des militants de gauche notamment à Paris, au point qu’on l’appelle «Batskin», le skin à la batte de baseball, dans leur milieu nauséabond.
Serge Ayoub a d'abord tenté de nier que les meurtriers étaient militants des JNR, pour ensuite adopter une approche différente en disant que les jeunes militants de gauche avaient commencé. Sur le site belge rechtsactueel.com, qui est animé par un employé du Vlaams Belang, on tente aussi de cadrer les choses dans "un autre contexte" en affirmant que les militants d'extrême-droite n'avaient rien provoqué et qu'ils n'en pouvaient rien si le jeune Clément avait fait une "chute accidentelle". Chez Nation, on dit aussi qu'il s'agissait d'une provocation de la part de militants de gauche tout en rajoutant que l'incident est une affaire purement personnelle, une "bagarre générale qui a mal tourné et non pas d’une agression préméditée d’un groupe contre un individu".
Les Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires (JNR) de Serge Ayoub ne constituent pas un club innocent. Serge Ayoub a pour surnom "Batskin" parce qu'il apprécie utiliser une batte de baseball dans des affrontements avec ses opposants politiques. Ce groupe tente de combiner une violence d'extrême-droite avec une rhétorique "sociale". Tout comme pour les autres groupes qui se réclament du "solidarisme", cet aspect social reste toutefois limité à la rhétorique, contrairement aux actes de violence et au racisme. Le parti grec Aube Dorée ne dirige par exemple pas son activité contre les responsables de la crise - les grands armateurs et les autres capitalistes grecs - mais contre les victimes de la crise qui ont une autre couleur de peau ou une autre opinion politique.
La mort du jeune antifasciste a conduit à la tenue d'actions de protestations et de manifestations. Des politiciens ont fait valoir qu'ils sont en faveur de l'interdiction des groupes néo-nazis. Nous ne sommes évidemment pas en faveur de laisser aux néo-nazis les possibilités de se construire, mais une interdiction sera insuffisante pour les arrêter. Nous avons besoin d'une riposte active et de masse de la part du mouvement des travailleurs et de la jeunesse pour montrer à quel point nous sommes plus forts et plus nombreux qu’eux.
Seule la mobilisation des travailleurs et de la jeunesse et la résistance antifasciste est de nature à briser la confiance des groupes néo-fascistes violents. Leur violence n'est pas soutenue par les couches larges de la population. En répondant à leurs mobilisations et à leurs réunions par des mobilisations plus grandes encore, on peut rendre particulièrement difficile leurs possibilités de s'organiser, ce qui est nécessaire pour les empêcher de franchir des étapes suivantes dans leur offensive violente.
Face aux mobilisations qui renforcent les divisions - comme les actions islamophobes, racistes ou homophobes - et contre l'extrême droite qui instrumentalise la colère ressentie contre la politique d'austérité, nous avons également besoin d'une réponse politique qui prenne à cœur la défense des intérêts des travailleurs et de leurs familles. Les partis établis et leur politique de casse sociale assurent que le terrain soit fertile pour le racisme et la division, ce sur quoi se basent les groupes violents. Aucune véritable réponse à l'extrême droite n'est à attendre de leur part. Nous avons à construire nous-mêmes cette alternative politique. Le potentiel de lutte contre les politiques d'austérité sur le plan syndical et le plan politique est bien présent, le saisir pleinement est tout l'enjeu actuel des antifascistes et du mouvement des travailleurs en général.
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